Docteur, j'ai le génome escamoté!

Le national-socialisme de Hitler a été nourri par plusieurs courants idéologiques, dont l'eugénisme. Hitler et ses supporteurs croyaient que l'épuration de la race pourrait enfin sortir l'humanité de son marasme et faire naître un peuple génétiquement pur et délivré des tares viles et honteuses que l'on connaît.

«Ceux qui ne voient dans le national-socialisme qu'un mouvement politique n'en savent presque rien […]. Il est plus qu'une religion. Il s'agit de la volonté de recréer l'humanité.» (1)

J'ai découvert récemment que ces courants de pensée funestes ont commencé à prendre racine aux alentours de 1850 (2). De nombreux livres ont été écrits pour expliquer les éléments politiques, historiques et philosophiques ayant donné lieu à ces maux de la pensée. 

Mais, il y avait aussi autre chose dans la marmite à cette époque, un événement qui en a fait tiquer plus d'un: Pie IX proclama en 1854 que la Vierge Marie n'a pas, dans le sein de sa mère, été marquée par la tache du péché originel. Ce fut le dogme de l'Immaculée Conception. Pour ainsi dire, l'Esprit Saint a fait en Marie le renouvellement total et concret auquel tous aspirent et auquel tous nous sommes appelés. Elle n'avait plus le génome escamoté! 

N'est-elle pas le symbole par excellence d'une humanité recréée? L'eugénisme et ses dérives ne sont qu'une malheureuse et sadique tentative d'arriver au même but sans Dieu. 

Mais réalisons-nous que ce même torrent de vie et de renouvellement auquel la Vierge Marie a pleinement participé est contenu dans chaque baptême? 

Le baptême n'est pas seulement une carte de membre du «parti catholique». Il est beaucoup plus. Nous recevons l'Esprit Saint qui a le désir, si nous y consentons entièrement, de nous guérir jusque dans nos plus sombres replis. Nous devenons frères et soeurs d'un même peuple, héritiers d'un même Royaume. 

Pas besoin d'épuration de la race, de génocide, de manipulation génétique ou de tuer les handicapés et les vieillards que l'on ne veut plus voir. 

Le ferment du baptême est dans notre coeur, indélébile, juste à côté de la tache. Pour autant que nous laissions l'Esprit Saint nettoyer, frotter et astiquer ici et là, nous avons l'assurance d'être blanchis (4). Le baptême, c'est la promesse de la vie qui dure toujours, c'est la promesse «du glorieux héritage que Dieu s'est préparé dans ses saints.» (5).

Historiquement, il est notoire que des personnes clés et ferventes promotrices de la pseudo-religion national-socialiste ont réussi à s'enfuir loin des tribunaux à la fin de la Seconde Guerre mondiale (3). La plupart se sont réfugiées dans les repaires bien gardés de l'islam radicalisé: en Syrie, en Égypte, en Palestine, etc. Plusieurs se sont associées aux révolutions, aux renversements de pouvoir et aux actes terroristes des décennies qui ont suivi. Sommes-nous vraiment surpris de nous retrouver aujourd'hui devant la force de l'État islamique? Cette violence gratuite n'est pas nouvelle sous le soleil; c'est nous qui avons la mémoire courte.

Sommes-nous vraiment surpris que cette violence ait éclaté jusque dans Paris cette semaine? Profondément attristés, oui. L'esprit et le coeur préoccupés par ces vies inachevées, oui. Surpris, non.  

La révolte et le refus de Dieu sont latents dans les massacres terroristes, tout comme dans les courants idéologiques qui soutiennent l'euthanasie, pratiquée maintenant couramment en Europe. Levons-nous le nez sur la rédemption que Dieu nous offre? Tentons-nous de faire encore un peuple nouveau, une race nouvelle, une créature nouvelle, par nos propres injonctions humaines?

En ce jour du baptême de Notre-Seigneur, remercier l'Esprit Saint pour le renouveau effectif et puissant qui nous est offert dans le sacrement du baptême, ainsi que prier la Vierge Marie, Immaculée Conception et Médiatrice de toutes grâces, sont fort probablement les façons les plus justes de se tenir debout devant la barbarie qui frappe à nos portes.

Valérie Dionne

  1. Joseph CARR, The Twisted Cross [La croix tordue], Huntington House, Shreveport, Louisiane, 1985, p.203.
  2. Roy H. SCHOEMAN, Le salut vient des juifs, Lethielleux, 2e édition, Paris, 2010, p.147.
  3. Ibid. p.194
  4. Catéchisme de l'Église catholique, MAME-Librairie éditrice vaticane, Vatican, 1992, p.274.
  5. Dom Prosper GUÉRANGER, Les dons du Saint-Esprit, Éditions de Solesmes, Solesmes, 2002, p.35.
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