L'Impact JB

Avez-vous lu tout ce qui s’écrit sur Jean Béliveau dans les quotidiens depuis son décès? Aujourd’hui, mardi 9 décembre, chose exceptionelle pour une élite du sport, sa dépouille fut placée en chapelle ardente au Centre Bell, entre 10h00 et 18h00. Des milliers de personnes ont défilé devant son cercueil pour lui rendre un dernier hommage. Des gens de tous les milieux, des enfants, des adultes, des grands-parents, des politiciens, et bien entendu des gens des divers domaines du sport: professionnels, journalistes, athlètes... Mercredi matin, à la cathédrale Marie-Reine-du-Monde de Montréal, il y aura une cérémonie de funérailles nationales. Tout le Québec en suivra le déroulement, sur place ou à la télévision.

Il est indéniable que les témoignages recueillis jusqu'ici par les médias sont émouvants. Ils réprésentent un nombre incroyable de personnes qu’il a touchées, de près ou de loin, dans le monde du sport, autant que dans le quotidien. On est à court d'épithètes pour rendre justice à l'homme qu'il était: humanitaire, altruiste, humble, mentor–né. «Une légende.» «Plus grand que nature.» «Larger than life.» Adulé et respecté.

Des témoignages affluent de 20 pays: Allemagne, République tchèque, Italie… Une grande idole. L'homme de hockey le plus respecté du monde. L'impact de son décès est ressenti dans le monde. Les plus vieux des partisans émus aux larmes pour leur idole. Il a inspiré les Québécois d'adoption. Le Canadien perd un véritable père. Un homme, un vrai. Le dernier des Canadiens français. Un vrai gentleman.

Aucun livre de records ne peut mesurer, aucune image ne peut dépeindre, 
aucune statue ne peut exprimer la «grandeur» remarquable de Jean Béliveau. (Journal de Montréal)

Joanie Godin, du Journal de Montréal, dans son article du 4 décembre, essaie de résumer la personne de Jean Béliveau ainsi: «10 leçons de vie d'un vrai gentleman». Trois de ces leçons ont particulièrement attiré mon attention, soit:  «garder la foi», «aider son prochain» et «veiller sur ses proches». Trois leçons qui témoignent de sa foi, foi dont il n'avait pas peur de témoigner. À domicile ou à l'étranger il prenait les moyens nécessaires pour assister à la messe du dimanche. À Boston, Détroit ou New York, il organisait lui-même les sorties pour ceux qui voulaient suivre son exemple. Jean Béliveau rendait fréquemment grâces à Dieu pour ses talents: «Le talent est un don, alors qu'il faut travailler pour connaître le succès.»

Il prenait les recrues sous son aile, les traitait comme un père. C'est ainsi que lui et son épouse ont hébergé à leur domicile, pendant deux semaines, un Guy Lafleur sans pied-à-terre, tout juste arrivé dans la métropole.  En 1989, un drame frappe la famille: l'époux de sa fille, un policier, se suicide, la laissant ainsi seule avec ses deux jeunes filles. Jean Béliveau s'est fait un devoir de veiller sur elles. Pour ce faire, il est allé jusqu'à refuser à deux reprises le poste de gouverneur général du Canada, que lui ont offert deux gouvernements fédéraux différents.

«Plus grand que nature», «larger than life», cela fait même appel à un aspect «surnaturel» du comportement de cet homme. Je vous invite à refaire la lecture de ces beaux témoignages qui relèvent le côté humanitaire, altruiste de la contribution de Jean Béliveau et d'y voir des fruits de cette foi qu'il a su garder. Dans son cas, il ne faut pas avoir peur des mots: c'était une personne charitable, qui pratiquait l'amour du prochain comme règle de vie.

Aujourd'hui, jour de ses funérailles, je me surprends à souhaiter que la «flanelle» du Tricolore soit un peu plus «sainte» que le veut l’expression, et ce grâce à «l’étoffe» du grand homme public qu’était Jean Béliveau. Alors là, on parlera de l'Impact JB!

Jean Lapalice
 

 

 

 

 

 

Jean Lapalice