L'Avent : Jour 13

Alors il s’immerge dans sa mémoire, là où les rouleaux des Écritures sont toujours ouverts, y cherchant, confiant, la parole de bon conseil. Comment épargner à Mariam les cruels outrages et la fatale sentence?

Il se souvient de la chaste Shoshana, accusée injustement d’adultère. IHVH-Adonaï n’a-t-il pas inspiré au jeune Daniel sa défense? Si on ne pouvait condamner alors une fille d’Israël sans enquête et sans évidence, peut-on laisser diffamer en son temps la fille de David, la très chaste Mariam?

Et puis Iossef sait que la folie meurtrière dirigée contre Mariam ne s’abattra pas seulement sur elle. Une vive angoisse l’étreint quand il pense à l’enfant. Il prévoit déjà l’insinuation retorse et malveillante des faux docteurs, infanticides dès l’origine. Ayant été conçu dans la faute, cet enfant n’est-il pas voué à la mort lui aussi, comme le premier fils adultérin de David et Betsheba?

    - YHVH-Adonaï, s’il meurt, je ferai le deuil de cet enfant unique. Je pleurerai sur l’innocent, comme on pleure sur un premier-né, promet Iossef.

Puis il retombe silencieux, le cœur battant, comme s’il venait d’être soulevé par une vague immense. Son amour pour Mariam s’amplifie, s’élargit, devient indicible lorsqu’il y joint celui, naissant, qu’il ressent pour l’enfant.

    - Viens vite, réponds-moi, YHVH-Adonaï. Fais que je sache la route à suivre. 

Francine Dupras