....Mémoires d'une infirmière en soins palliatifs..Memoirs of a Palliative Nurse....

 
….Réjeanne Lassonde, infirmière à la retraite..Réjeanne Lassonde, retired nurse….

….Réjeanne Lassonde, infirmière à la retraite..Réjeanne Lassonde, retired nurse….

 

….Saisi par une mort paisible

Je suis infirmière et ma profession m’a toujours passionnée. J’aimerais vous raconter un événement qui restera dans ma mémoire longtemps. À mon travail, je me retrouvais souvent au chevet de patients en phase terminale. Un bon matin, alors que j'exerçais mon métier avec mon enthousiasme habituel, je me retrouvai en face d’un de mes patients assez mal en point. Je ne peux me souvenir de quoi exactement il souffrait. Tout bonnement j’ai tenté de l'amener à voir la réalité telle qu'elle se présentait, et de lui expliquer simplement ce qu'il était en droit de savoir. J’ai quitté la chambre, sans plus.

Environ une heure après, j'y suis retournée. Il me dit: «J'ai appelé mon notaire et ma famille, leur demandant de venir me voir et les avertissant que j'allais mourir ce soir.» J'étais intérieurement stupéfaite, parce qu'il était très calme. Peu de temps après, ils arrivèrent donc chacun leur tour et le patient a pu recevoir le sacrement des malades. Il régnait une sérénité hors du commun. Les membres de la famille marchaient dans les corridors, deux par deux; ils étaient calmes eux aussi et parfois un peu déconcertés, mais il n'y avait aucune réaction forte ou crise quelconque de leur part.

À 16 h, j’ai quitté mon service et suis revenue le lendemain matin, vendredi, pour apprendre que le patient était décédé la veille vers 23 h 40.
Son médecin, qui est revenu le lundi matin fut un peu surpris d'apprendre qu'il était décédé depuis trois jours, mais pas étonné, connaissant très bien la maladie de son patient.

C'est une histoire qui en dit long sur l'acceptation de la mort et la sérénité qui en émane. Il m'a semblé que l'entrée dans la mort pouvait se vivre très doucement quand on s'abandonne, quand on dit «oui» à l'heure de Dieu.

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Deeply moved by a peaceful death

I am a nurse and nursing has always been fascinating to me. I would like to tell you about an event that will stay in my mind for as long as I live. In my work, I often found myself at the bedside of terminally ill patients. One morning, as I was going about my work, with my usual enthousiasm, I found myself standing in front of one of my patients who was quite ill. I can't remember what exactly he suffered from. In a simple manner, I tried to help him face reality as it was, and explained to him what he was entitled to know. Then I left the room.

I returned to his bedside about an hour later. He said to me, "I called my lawyer and my family, to ask them to come see me and to warn them that I was going to die tonight." I was deeply surprized because he was so calm. Shortly after, members of his family arrived in turn and the patient was able to receive the Sacrament of the Sick. There was a very calm and peaceful atmosphere. The family members walked in the corridors, two by two; they were calm and a bit confused at times, but no strong reactions or crisis on their part.

At 4 p.m., I left the department and came back the next Day, Friday morning; I was informed that the patient had died the day before around 11:40 p.m.His doctor, who came back on Monday morning was a little surprised to learn that he had passed away three days before, but not shocked however since he new his patient’s condition.

It's a story that says a lot about the acceptance of death and the serenity that emanates from it. It seemed to me that entering death could be experienced very gently when we surrender ourselves, when we say “yes” to God's time..

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….La médaille miraculeuse… un soin palliatif?..THE MIRACULOUS MEDAL… A PALLIATIVE CARE?….

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1. Un jour, je suis allée voir (avec une intention bien précise) un de mes patients qui était mourant. Il était inconscient et je ne pouvais savoir s'il m'entendait. À ses côtés, il y avait une dame. Tout simplement je lui demandai si je pouvais offrir au patient une médaille miraculeuse de la Vierge Marie. Elle répondit: «Pourquoi dire Vierge? On peut dire Marie, c'est mieux il me semble!». Je ne sus pas trop quoi lui répondre sur le coup… Et puis elle ajouta que finalement, c'était correct de lui mettre la médaille. Alors sans plus tarder, je l'attachai à son bracelet d'hôpital en lui disant clairement ce que je faisais. Je lui dis que Marie allait l'aider à ce moment-ci de sa maladie.

Le lendemain matin, ce patient n'allait pas bien, mais pas bien du tout. Au dossier, j'avais le numéro de téléphone de son fils (celui-ci était chirurgien à Montréal). Je l'appelai pour l'avertir de l'état de son père et il me répondit qu'il allait venir à son chevet. Mais lorsqu'il arriva, son père était déjà mort depuis environ une demi-heure. Une fois dans la chambre, je confiai à ce monsieur que j'avais donné une médaille miraculeuse de la Vierge Marie à son père la veille. Alors il ouvrit la main: il y tenait une médaille de saint Joseph. Je fus à la fois saisie et très heureuse! La sérénité régnait dans la chambre, que dire de plus?

2. Un autre jour, j’ai demandé à un patient atteint d'un cancer en phase terminale, conscient, somnolent et fatigué, s'il désirait recevoir une médaille de Marie, la médaille miraculeuse. Il me répondit «oui». Alors simplement je la fixai à sa jaquette d'hôpital. Deux jours plus tard (j'avais changé de section) j'entends dans le corridor une infirmière auxiliaire dire que M. Untel cherchait la personne qui lui avait donné une médaille. Je dis à cette infirmière que c'était moi; celle-ci alla tout de suite le dire à l'infirmière de ce patient. Tout indignée, cette dernière vint me voir en disant: «Fais-moi jamais ça!». Je lui répondis: «Je demande toujours à la personne si «oui» ou «non» elle désire cette médaille que je lui offre tout en lui expliquant ses bienfaits.»

Puis je suis allée voir ce patient; il allait bien et se promenait dans sa chambre. J’aperçus sur une tablette une belle statue de Marie (assez grosse). Il me dit joyeusement que c'était sa famille qui la lui avait apportée. Cette rencontre m’a procuré un grand réconfort et m’a confirmé qu’un petit geste posé dans la foi porte beaucoup de fruits même à l’encontre de ceux qui ne partagent pas toujours nos opinions. Merci aussi à la Vierge Marie pour son assistance durant les moments les plus importants de cette vie sur terre et à cette famille chrétienne pour son témoignage.

(Une infirmière à la retraite qui médite et revoit ses beaux moments précieux.)

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1. One day, I went to see (with a very specific intention) a patient of mine who was dying. He was unconscious. Could he hear me? I did not know. Next to him was a lady. I simply asked her if I could offer the patient a miraculous medal of the Virgin Mary. She replied: "Why say Virgin? We can say Mary, it seems better to me!”. I didn't really know what to answer at the time… And finally, she said that it was OK to give him the medal. So without further delay, I attached it to his hospital bracelet, clearly explaining to him what I was doing. I told him that Mary was going to help him at this stage of his life.

On the following day, his condition got worse and the patient was in a very bad shape. Consulting his file, I found his son's phone number who was a surgeon in Montreal. I called him to tell him about his father's condition. He said to me that he was going to come to his bedside. But when he arrived, his father was already dead about half an hour ago. Once in the room, I confided to this man that I had given a miraculous medal of the Virgin Mary to his father the day before. Then he opened his hand: he was holding a medal of Saint Joseph. I was moved and very happy at the same time! Serenity reigned in the room, what more can we say?

2. Another day I asked a terminally ill cancer patient who was conscious, drowsy and tired, if he wished to receive a medal of Mary, the Miraculous Medal. "Yes" he answered. So I attached the medal at his hospital gown. Two days later (I had moved to another department) I heard a nursing assistant saying that Mr. So-and-so was looking for the person who had given him a medal. I told this nurse that it was me; she immediately informed this patient's nurse. Outraged, the nurse came to me saying: "Never do that to me again!" I replied: "I always ask the person if 'yes' or 'no' they want this medal that I am offering them while explaining its benefits to them."

Then I went to see the patient; he was fine and was walking in his room. I saw on a shelf a beautiful statue of Mary (quite big). He happily told me that his family gave it to him as a gift. This event gave me great comfort and confirmed that a small gesture of faith bears much fruit even against those who do not always share our opinions. Thanks also to the Virgin Mary for her assistance during the most important moments of his life on earth and to this Christian family for their testimony.

(A retired nurse who meditates and reviews her beautiful and most precious moments)

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Réjeanne Lassonde